15 octobre 2025
Dans la liste des noms indissociables de Tours, impossible d’ignorer Saint Martin. Soldat devenu moine, puis évêque de Tours à la fin du IV siècle, il incarne la charité et l’audace : sa légendaire action de partager son manteau avec un mendiant (source : Encyclopédie Universalis) a traversé l’histoire.
Anecdote : lors des travaux de percement de la rue des Halles en 1860, les ouvriers découvrent, par hasard, le tombeau antique de Martin ! Véritable choc dans la ville.
Tours, capitale oubliée ? Pendant la guerre de Cent Ans, la ville prend des allures de siège royal. Charles VII s’y installe en 1422, dans une France déchirée par la guerre. C’est ici qu’il reçoit Jeanne d’Arc – autre grande Figure nationale ! – qui vient demander des armes avant de partir pour Orléans.
Son successeur, Louis XI, affectionne particulièrement la région. Il transforme Plessis-lès-Tours en forteresse et administration discrète où se décident de grandes affaires d’État. La légende veut que le roi, superstitieux, y éleve des cages de fer pour y enfermer ses ennemis — le "fameux oubliettes du Plessis", un détail plus sombre de l’histoire locale (source : France Culture, "Les rois de France et la Touraine").
Lové sur les bords de Loire, Tours est la ville natale d’Honoré de Balzac (1799-1850). S’il n’y restera que peu de temps (une enfance partagée entre Tours et Saché), la cité se glisse partout dans son œuvre.
Les Tourangeaux lui rendent aujourd’hui hommage : la maison natale (au coin de la rue Nationale) conserve ses souvenirs, et, pour les plus gourmands, l’éclair “Balzacienne” créé en 2019 par la Maison Caffet, qui fait écho à son amour déclaré pour les douceurs locales (source : Tour(s)plus, office du tourisme).
Impossible d’évoquer les figures marquantes sans saluer le génie et l’insolence de François Rabelais (vers 1483-1553). Fils du pays, né à la Devinière (près de Chinon, puis étudiant à la faculté de médecine de Tours), il bouscule le XVI siècle avec ses romans truculents, sa soif de connaissance, son amour des mots.
Quant à René Descartes (1596-1650), le cartésianisme trouve ses racines en Touraine, à La Haye-en-Touraine (aujourd’hui Descartes). Il passa par le collège de La Flèche, mais la région s’enorgueillit d’avoir vu naître l’auteur du célébrissime « Je pense, donc je suis ».
Pour flâner sur leurs traces :
Au-delà des têtes couronnées et des grandes plumes, Tours a vu éclore des talents plus discrets, mais non moins essentiels.
Si la Touraine fut jadis domaine royal, le XX siècle révèle une autre facette de la ville : une cité de résistance et d’avant-garde.
La mémoire résistante vit encore au sein du Musée de la Résistance et de la Déportation, où des anonymes et des figures locales sont régulièrement mis à l’honneur pour leurs actions durant l’Occupation.
Tours ne se limite pas à un simple musée à ciel ouvert. La ville continue d’inspirer artistes et musiciens, dans un dialogue entre passé et présent :
Si la pierre et la légende retiennent quelques grands noms, la force de Tours est d’avoir toujours été un terreau fertile pour l’imagination, la résistance ou l’innovation. La ville s’enrichit, au fil des décennies, de routes ouvertes par ses habitants illustres comme de ceux, anonymes, qui l’animent chaque jour.
L’histoire de Tours n’est pas figée : elle bat son plein à chaque tournant de rue, dans chaque pierre sculptée, chaque roman feuilleté, chaque note de musique qui s’échappe des bords de Loire. À chacun de s’en saisir — et qui sait quels nouveaux visages viendront encore enrichir cette belle galerie de portraits ?